ICEBERG
C’est dans l’idée de transformer cette ancienne imprimerie de 155 m² en loft comprenant trois chambres, une salle de bain et un grand espace à vivre avec espaces de réception et salon plus intime qu’un jeune couple est venu à la rencontre de l’agence d’architecture Galaktik. Le local n’étant éclairé que par des jours de souffrance en hauteur sur deux façades, l’une sur rue et l’autre à l’arrière du bâtiment, il a fallu manipuler le matériau lumière afin d’éclairer tout l’espace dans le cadre de l’aménagement de ce loft.
Un coin nuit comprenant deux des trois chambres trouve sa place sur une des longueurs traversante du loft. Reliées par un bureau, ces deux chambres sont sculptées dans un volume « iceberg » dont les facettes conduisent la lumière zénithale grâce à des fentes aménagées dans les plafonds.
Réalisé en cloisons traditionnelles de type placoplatre sur ossature métallique l’iceberg est volontairement sculptural afin d’éviter le système fonctionnel de « la boite dans la boite » qui viendrait figer la spatialité du loft.
Il crée la curiosité d’un bout à l’autre de l’espace ne montrant pas ses fonctions. Ses plans obliques à arêtes contrastent avec le plan linéaire du loft. C’est un vecteur de lumière spectaculaire qui apporte un dynamisme spatial unique.
Le centre du loft est occupé par un salon vidéo, à l’ergonomie savamment étudiée. Compris dans un volume lounge, il se pose sur une estrade permettant de cacher les nombreux équipements électriques nécessaire à l’image et au son et comprend également un large dressing qui fait face à l’entrée. Le reste des fonctions rayonnent autour de ce salon, dont un salon de conversation semi-encaissé, dans une piscine, qui prend place au lieu d’une ancienne citerne. L’intimité de cet espace est accentuée par un plafond bas, plancher de la troisième chambre suspendue dans un volume.
La cuisine se place dans le fond du local avec son îlot dessiné sur mesure. Comme pour la salle à manger, seuls les meubles délimitent et créent l’espace et la fonction dans un esprit résolument loft. Le noir laqué de la cuisine, les murs blancs ainsi que le sol parquet d’origine peint en blanc de résine époxy unifient tout l’espace et sont de précieux alliés de luminosité, réel enjeu du projet. La salle de bain est à peine close. On y pénètre au travers d’une forêt de troncs de bambou. Les murs restent libres grâce à une baignoire centrale et un plan vasque adossé à une paroi derrière laquelle se cache une grande douche à l’italienne accessible par les deux côtés.
Le loft trouve alors une identité propre. La linéarité inhérente à cette typologie est cassée par des jeux de niveaux et par la structure » iceberg » à l’architecture affirmée. Le matériau premier de l’architecte est la lumière, Galaktik a su la modeler, la sculpter, afin qu’elle glisse dans tous les espaces.